Marcel Caurier nous a quitté le dimanche 26 septembre 2021.
Marcel était toujours membre de l’Union Musicale de Château-Thierry comme vice-président.
L’Union Musicale était sa passion, il y consacra une grande partie de son existence.
Parmi les musiciens de l’Union Musicale de Château-Thierry, Marcel, a toujours été le plus fidèle des
instrumentistes avec son éternel baryton.
Il ne totalisait pas moins de 75 années au sein de l’Union Musicale.
Il a commencé en 1943, sur un vieux baryton, en mauvais état. Il nous disait :
« A l’époque, on n’avait pas de moyens. Après 2 ans de solfège, j’ai intégré l’Union Musicale et je ne
l’ai plus quittée depuis. J’étais tellement mordu que je préférais refuser des invitations qu’une
séance de musique ! Malgré mon âge, j’ai toujours la même motivation, le plaisir de retrouver les
membres, et la dynamique qui nous porte. »
Alerte, l’œil vif et pétillant, ce mélomane était intarissable sur l’histoire et l’évolution de l’association
qu’il côtoyait depuis sa plus tendre enfance. Aucun de ses parents ne jouaient de la musique. Seul
l’attirance qu’il avait pour l’harmonie municipale l’a conduit vers les cours de solfège.
Il nous disait :
« Étant à l’école communale, avec quelques copains, nous avions envie d’aller à l’Union Musicale
pour y apprendre la musique et défiler avec les beaux costumes, les instruments, dont le baryton, qui
me faisaient rêver »
Son premier concert, il s’en souvenait, c’était au Château Médiéval. Son instrument ? Toujours le
même depuis le premier jour, le baryton. « Je n’ai jamais changé, on ne me l’a jamais demandé non
plus… « aimait-il dire.
Une anecdote l’a particulièrement marquée, que nous racontait régulièrement Frédéric Jacquesson
alors président de l’Union Musicale, que Marcel affectionnait beaucoup, lors de ses prises de parole.
C’était un soir de 1944, le couvre-feu n’était pas loin. Il revenait d’une séance de répétition lorsqu’il
s’est fait interpeller par un soldat allemand en faction. Comme il ne parvenait pas à se faire
comprendre, il lui a présenté son cahier de solfège. « Ah, musique, musique » s’est écrié le militaire,
qui l’a autorisé à poursuivre son chemin. « J’ai dû avoir affaire à un allemand qui aimait la musique »
ironisait-il.
Marcel aimait évoquer, avec passion, ses souvenirs des sorties et défilés « A l’époque, nous donnions
des concerts au jardin des Petits-Prés, puis nous défilions, parfois jusqu’à Brasles, où nous donnions
un autre concert » Il aimait aussi parler de ses six voyages à Mosbach, dans le cadre du jumelage, et
se souvenait très bien du reportage télévisé en 1975 sur une grande chaîne nationale.
Lorsqu’il part accomplir ses obligations militaires, ses aptitudes sont très vite mises à contribution. Il
rejoint la musique du 93 e régiment d’infanterie de Courbevoie. Il a fréquemment participé aux
cérémonies de ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe.
Marcel était en mesure d’énumérer les douze présidents qu’il a connus à la tête de l’Union Musicale,
sans compter les directeurs qui se sont succédé. Sa dernière distinction trône sur la cheminée du
salon entre Mozart et Beethoven. Il s’agit du diplôme de la médaille d’honneur du vétéran « OR »
avec couronne qui lui a été décernée par la confédération musicale de France.
Marcel participe à son dernier défilé en 2017, non pas qu’il voulait prendre sa retraite musicale mais
se sont ses jambes qui lui ont indiquées le moment d’arrêter.
Marcel Caurier soutenait les jeunes élèves du centre de formation de sa société de musique, il nous
disait toujours… « C’est la relève et c’est important ». Il était heureux de voir la société entre de
bonne main avec la présidence de Sylvain Taramini succèdant à Frédéric. Cela comptait beaucoup
pour lui.
Adieux Marcel, nous ne t’oublierons jamais et tu seras toujours présent dans cette salle, au nom de
ton ami, Roger Gravelin, où tu as passé 75 ans de ta vie.